Le boom vert de l’électricité française

Le boom vert de l’électricité française

16 février 2025 0 Par La rédaction

La France a connu une année 2024 record en matière de production d’énergies renouvelables. Même si certains indicateurs font peser un risque d’incertitude sur l’avenir.

Le nucléaire reste la principale ressource énergétique française – avec une contribution estimée à plus de 60% –, mais le renouvelable n’est pas en reste. En effet, le pays vient de boucler une année 2024 record en termes de production énergétique à partir de cette ressource devenue incontournable dans le cadre de la transition écologique.

Selon les données publiées par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, la production d’électricité d’origine renouvelable a atteint le niveau sans précédent de 148 TWh. Cela représente désormais plus de 27% de la production totale d’électricité nationale.

Le pays aura réussi à raccorder, au cours des 12 derniers mois, environ 6 gigawatts de capacités supplémentaires en énergies renouvelables, d’après la récente édition du baromètre annuel de ce secteur publiée fin janvier. Un chiffre tout aussi inédit.

Le photovoltaïque comme moteur de croissance

« On a franchi un seuil. Nous ne sommes plus dans les balbutiements des énergies renouvelables ; nous sommes entrés dans une phase d’industrialisation », ose même le président de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER), Vincent Jacques le Seigneur, cité par Le Monde.

Un des motifs de cet enthousiasme concerne le solaire responsable du regain des énergies renouvelables dans la production d’énergie française. Avec plus de 5 GW de nouvelles capacités raccordées selon les estimations du syndicat des professionnels de la filière (Enerplan), le photovoltaïque tire le secteur vers le haut.

« 2024 a été notre meilleure année », témoigne dans les colonnes du Monde, Daniel Bour, le président d’Enerplan, en référence à cette progression spectaculaire. Elle est favorisée par de facteurs convergents, comme l’essor remarquable des installations sur les moyennes et grandes toitures.

Cette situation est particulièrement marquée dans le secteur agricole, qui a vu de nombreux exploitants transformer leurs bâtiments en véritables centrales électriques. À cela s’ajoute l’engouement croissant des particuliers pour l’autoconsommation, stimulé par la hausse des prix de l’énergie et les incitations gouvernementales.

Quelques manques inquiétants de lisibilité

Si le solaire brille de mille feux sur Marianne, l’éolien terrestre peine à maintenir son cap. Avec à peine 1 GW de puissance raccordée, la filière connaît une année qualifiée de “moyenne”, voire de “mauvaise” par les professionnels du secteur, intervenant dans Le Monde.

En cause, des délais d’obtention des permis toujours trop longs, l’instabilité du cadre économique, et surtout, comme le souligne Michel Gioria de l’association France renouvelables, “l’absence totale de portage politique”.

Même si l’éolien en mer offre quelques motifs d’espoir, le manque de lisibilité politique et économique jette une ombre sur ces différentes avancées. Pour cause, la transition écologique ne semblant plus être présentée comme une priorité gouvernementale.

Dans ce moment de critiques de la transition écologique, il faut trouver le bon équilibre entre incitations et contraintes“, plaide Michel Gioria dans Le Monde, mettant en garde contre le risque de “détricoter les normes” qui sécurisent les nouveaux secteurs d’activité dédiés à la décarbonation.