Allemagne : 9 milliards d’euros pour devenir « numéro 1 mondial » de l’hydrogène

L’Allemagne veut devenir « numéro 1 mondial » de l’hydrogène vert et elle y met les moyens. Son ministre de l’Economie, Peter Altmeier, a annoncé mercredi un investissement de 9 milliards d’euros pour financer le développement de ce vecteur énergétique très vertueux. Le montant décaissé vaut 90 fois celui du plan Hulot en France…

Peu intéressée ces dernières années par ce gaz, la France considère désormais l’hydrogène comme l’un des leviers à actionner pour accélérer sa transition climatique. Un levier tellement puissant que le gouvernement d’Emmanuel Macron lui a consacré un budget de 100 millions d’euros, en 2018. Mais l’Allemagne frappe plus fort en multipliant ce montant par 90. En effet, mercredi 10 juin, le ministre de l’Economie allemand, Peter Altmeier, a annoncé un investissement de 9 milliards d’euros pour financer la stratégie nationale de l’hydrogène. Sept milliards reviendront aux industries locales et deux milliards aux partenariats internationaux.

Cinq gigawatt à produire d’ici 2030

Cette stratégie doit permettre à l’Allemagne d’atteindre plus facilement ses objectifs climatiques et favoriser la décarbonisation de son économie. Au-delà, l’Allemagne veut devenir le numéro un mondial de l’hydrogène (vert) considéré comme un moyen d’accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l’électricité.

L’un des objectifs du plan présenté par Peter Altmeier vise à augmenter la capacité de production du pays à près de cinq gigawatt d’ici 2030, et dix gigawatt avant 2040. Il faudra aussi, bien sûr, mobiliser l’éolien et le solaire (qui produisent désormais 40% du courant allemand), ainsi que les centrales thermiques à flammes, que l’on devra capter et séquestrer (ou réutiliser) le CO2. Cette importante production alimentera en premier l’industrie lourde et les transports.

Un volet du plan de relance de l’économie

Ce programme visant l’hydrogène fait partie intégrante de l’immense plan de 130 milliards d’euros annoncé par Berlin la semaine dernière, pour relancer son économie sinistrée par les mesures de restriction contre la pandémie de coronavirus. Il prévoit notamment d’injecter 11 milliards d’euros pour réduire les coûts de l’électricité d’origine renouvelable. De quoi améliorer la compétitivité des électrolyseurs qui s’approvisionneront en électrons produits par les éoliennes et les centrales solaires. L’Allemagne souhaite en outre consacrer 50 milliards d’euros, soit la moitié du plan, à des « investissements d’avenir » vertueux en matière climatique.