Massif du Mont-Blanc : 8 tonnes de ferrailles et pollution atmosphérique

Massif du Mont-Blanc : 8 tonnes de ferrailles et pollution atmosphérique

10 octobre 2020 0 Par Laïla Clerc

À cause du réchauffement climatique, la fonte des glaces se poursuit dans le monde, surtout dans la zone Arctique mais également notamment dans les Alpes et au massif du Mont-Blanc. Ainsi, dans cette zone, est révélée de façon régulière des contenus qui étaient jusqu’à alors véritablement piégés.

Des tonnes de ferraille révélées par la fonte des glaces

Dans le célèbre massif du Mont-Blanc, ce sont près de huit tonnes de ferrailles et de câbles qui ont été déniché au niveau de la zone du Rognon, qui est située sous le Panoramic Mont Blanc. Toute cette ferraille et ce matériel avaient été utiles à l’utilisation de la télécabine dans le passé.

Quatre membres de la Compagnie du Mont-Blanc ont procédé au ramassage de la totalité de ces déchets. Quatre jours ont été nécessaires afin de finaliser la mission. La Compagnie les a remercié pour leur action qui a offert la possibilité, d’enlever également une véritable pollution visuelle et par conséquent de garder les zones naturelles du milieu.

Une pollution atmosphérique conséquente au massif du Mont-Blanc

Beaucoup de voix s’élèvent contre la pollution au Mont-Blanc, de plus en plus visible chaque année. Récemment, des couches profondes situées dans le glacier du col du Dôme, ont rendu visible une pollution atmosphérique provenant de l’époque de l’Antiquité romaine. La raison de cette dernière n’est autre que le minerai de plomb argentifère. L’extraction de cette matière était effectuée par les Romains dans le but de concevoir des éléments tels que par exemple des canalisations, des outils de cuisine ou encore des pièces de monnaie.

À l’époque de l’Antiquité déjà, l’homme engendrait de la pollution. En effet, les Romains étaient de gros pollueurs, si on se fit à une étude effectuée par plusieurs scientifiques, dont des experts CNRS de l’Institut des Géosciences de l’Environnement situé dans la ville de Grenoble. Ces professionnels ont analysé plusieurs carottes glaciaires situées à 130 mètres de profondeur. Ces éléments de glace étaient situés dans le glacier du col du Dôme, présent dans le massif du Mont-Blanc.

Datant de l’ère du carbone 14 (isotope radioactif du carbone), elles ont gardé les traces de la pollution atmosphérique datant de l’époque romaine. En tout cas, les conclusions sont incontestables et ont dévoilé une pollution atmosphérique extrêmement importante en métaux toxiques. Ils y ont déniché du plomb. Il s’agit d’un minerai que les Romains parvenaient à déjà extraire grâce à leurs activités minières et monétaires, et cela nettement avant le commencement de l’époque industrielle.

Des émissions causées par la séparation plomb-argent

Si on avait déjà retrouvé des traces de plomb datant de l’époque romaine dans des carottes glaciaires du Groenland, les glaces du massif des Alpes ont quant à elles offert la possibilité de distinguer deux émissions de plomb spécifiques. Ces dernières correspondent aux périodes majeures de puissance de l’Antiquité romaine : pendant la République et puis durant l’Empire.

Les Romains se servaient du minerai de plomb argentifère afin de concevoir le plomb. Ce matériau était idéal pour faire des canalisations d’eau ou encore des outils de cuisine. Il servait également pour la monnaie. Le système de séparation plomb-argent était utilisé (avec lequel le minerai fondait à près de 1200 degrés) engendrant ainsi de conséquents rejets de plomb directement l’atmosphère.

Les experts ont aussi déniché des traces d’antimoine (pour la toute première fois dans de la vieille glace du massif des Alpes). Il s’agit d’un minerai toxique dont les plus puissants des Romains se servaient en tant que vomitif : une fois qu’il s’étaient fait vomir, ils pouvaient poursuivre leur dégustation de mets concoctés par les esclaves durant les orgies. Il faut savoir que les spécificités toxiques de ce minerai ont été uniquement découvertes lors de la période du Moyen-Âge.