Le déclin de la faune de plus en plus rapide

Le déclin de la faune de plus en plus rapide

11 octobre 2020 0 Par Vanessa Fitoussi

En pleine pandémie de Covid-19, un SOS avait été lancé à ce sujet. En vue d’une suite de rendez-vous internationaux essentiels par rapport à la préservation de la biodiversité, le dernier rapport « Planète vivante », apparu grâce au Fonds mondial de la nature, met en avant l’urgence de la situation. Si on se fit à cette étude scientifique effectuée chaque deux ans, les populations d’animaux sauvages ont dégringolé d’environ 68 % en moyenne en plus de 45 ans (exactement entre 1970 et 2016).

Le déclin conséquent des vertébrés, qui s’effectue à un rythme inédit dans l’histoire, est une preuve directe de la dégradation de la nature. Ce n’est l’unique souci lié à l’environnement mais c’est bel et bien avant tout une question de survie. En effet, la biodiversité offre alimentation, matériaux, eau mais aussi produits de santé.

Tandis que la liste rouge des espèces en danger met en avant le risque d’extinction, l’indice « planète vivante » évalue le nombre des mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens. Ce dernier est défini par la Société zoologique de Londres via des informations regroupées dans les écrits scientifiques ainsi que des recensements ciblés de la faune sauvage.

Quelles sont les différentes pistes d’action ?

L’ampleur des dégâts change en fonction des zones du globe. Moins vives sur le continent européen ainsi qu’en Amérique du Nord, la dégradation est encore plus conséquente en Amérique latine et dans les Caraïbes, où le pourcentage de déclin moyen va jusqu’à 94 % depuis plus de cinquante ans. Le changement des forêts, savanes et lieux humides en zones agricoles est la cause majeure de dégradation de la biodiversité. Le phénomène est de plus en plus grave, comme le prouvent les méga-feux ayant détruit l’Amazonie il y a peu.

Sur chaque continent, la faune des zones d’eau douce (endroits humides, lacs mais aussi rivières) est de plus en plus menacée, avec un déclin d’environ 84 %. Si on s’attarde sur les espèces de reptiles, d’amphibiens et de poissons d’eau douce, il faut savoir qu’il y a danger d’extinction sur plus d’un tiers de ces dernières. Ces espèces sont touchées par différents aspects comme par exemple la pollution, la construction de barrages qui divisent leur territoire, l’apparition et l’expansion de maladies ou encore le phénomène de surpêche. Les animaux aux tailles conséquentes (que sont par exemple les esturgeons, les dauphins ou encore les loutres) sont extrêmement vulnérables car ils doivent avoir assez d’espace afin d’évoluer et de perdurer. En plus de cela, leur phase de reproduction est étendue dans le temps.

La production alimentaire : une des raisons majeures du recul du vivant

Actuellement, la demande alimentaire dans le monde est la toute première raison de déclin du vivant. En effet, cette dernière est la cause de 70 % de la dégradation de la biodiversité terrestre, si on se fit au rapport alarmant « Planète vivante » apparu il y a peu grâce au WWF. L’agrandissement des zones agricoles est à l’origine de la plupart de la déforestation, de la disparition des endroits humides dans les pays en développement mais également des pollutions de l’eau. Il faut savoir que l’agriculture produit environ trente pourcents des émissions de gaz à effet de serre (cela va de la fourche jusqu’à dans l’assiette) et près de 70 % de l’usage d’eau douce.

Il est nécessaire de consommer moins de viande

À l’échelle individuelle, baisser sa consommation de viande ou combattre le gaspillage alimentaire engendre de réelles conséquences positives par rapport au déroulement des évènements. À part cela, il est également essentiel que le continent européen se dote d’une réglementation complète et pertinente proscrivant l’importation de produits ayant joué un rôle dans la déforestation. Seulement incitative, la stratégie française de combat contre la déforestation importée, adoptée par le gouvernement il y a deux ans, demeure à l’heure actuelle à l’arrêt.