L’Amazonie a perdu une superficie comme l’Espagne en seulement 18 ans !

L’Amazonie a perdu une superficie comme l’Espagne en seulement 18 ans !

24 décembre 2020 0 Par Henri Sorenson

Engendrés par les deux phénomènes que sont la sécheresse et la déforestation, les feux en Amazonie ont des effets dramatiques. En à peine 18 ans, la forêt amazonienne a vu disparaître en superficie un pays comparable à l’Espagne. Malgré le fait que le poumon vert de la Terre représente 62 % du Brésil, pays qui est d’ailleurs la cause à 85 % de la déforestation, la plus célèbre des forêts est présente également dans neuf autres pays. Une nouvelle cartographie, résultat d’une collaboration pluridisciplinaire, dévoile la complexité du contexte actuel de la zone (et cela sous la totalité de ces aspects). Cet atlas met aussi en avant les avantages qu’auraient ces différents pays à collaborer afin de freiner cette déforestation.

Une déforestation incontrôlée et de plus en plus conséquente

Sur une période de 18 ans à partir de 2000, la déforestation en Amazonie a atteint une superficie considérable de 513 016 km². À titre de comparaison, la surface concernée est aussi grande qu’un pays comme … l’Espagne ! Ainsi, sur la totalité de la surface de l’Amazonie, c’est près de 8 % de la forêt qui a disparu. C’est un chiffre alarmant, apparu dans un rapport nommé à juste titre « Amazonie sous pression ». Cette étude dénonce la progression des activités minières et des projets d’infrastructure, mais également la hausse notable des incendies. Au final, la plus grande des forêts est nettement plus en danger par rapport à il y a huit ans.

Il faut savoir que le poumon de la Terre qu’est l’Amazonie s’étale sur neuf pays d’Amérique du Sud. Dans la plus célèbre des forêts, il y a de multiples communautés indigènes et près de 47 millions d’habitants. Voici les neuf pays où l’Amazonie est présente : Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie, Équateur, Venezuela, Surinam, Guyana ainsi que Guyane française. Sur les vingt dernières années (sans prendre en compte 2020), 2003 est la pire année par rapport à la déforestation. En effet, ce sont près de 49 240 km2 de forêt qui ont disparu cette année-là. Ensuite, le phénomène de déforestation avait diminué par la suite. Ainsi, il y a dix ans, la déforestation a atteint son chiffre le plus bas, avant de repartir à la hausse dès 2012. Ensuite, la situation s’est nettement empirée, notamment de 2015 à 2018. Lors de cette période, la surface déboisée a tout simplement triplé. Et avec l’arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro, cela n’est pas près de s’arrêter.

L’Amazonie : un territoire divisé et réparti sur neuf autres pays

Les satellites de l’Institut national de recherches spatiales brésilien ont compté près de 11 088 km2 de forêt ravagés d’août 2018 à juillet 2019. Il s’agit de la donnée la plus inquiétante depuis douze ans avec une augmentation de 9,5 % en comparaison aux douze mois précédents. C’est au Brésil que sont présents environ 53,8 % des 4 472 poches d’exploitation minière non autorisées, essentiellement d’orpaillage (il s’agit de la recherche et de l’exploitation artisanale de l’or dans les rivières), dénombrées par un organisme expert de l’Amazonie (nommé Raisg). Or, le Venezuela possède 32 % de ce total, tandis qu’uniquement 5,6 % de la forêt est présente dans le pays. Pour constater l’ampleur des dégâts, vous pouvez voir les vues aériennes des endroits brûlés de la forêts. Pour cela, il suffit de faire de simples recherches Google.

Multiplication des feux de forêt

Concernant les feux de forêt, c’est en Bolivie qu’ils ont fait le plus de ravages proportionnellement, avec près de 27 % de la zone en Amazonie détruite à cause des flammes, et cela de 2000 à 2018. Depuis quasiment 20 ans, environ 169 000 km2 de la plus célèbre des forêts sont partis en fumée chaque année, avec près de 26 000 km2 dans des endroits protégés ou des lieux indigènes.

Le rapport souligne aussi le fait qu’au moins 13 % de la surface totale de la forêt a brûlé au moins une fois depuis 2001. Ainsi, il y a des endroits qui se régénèrent à la suite des feux. Les informations de l’étude dévoilent qu’il est essentiel que les pays d’Amérique du Sud collaborent afin de stopper la déforestation galopante de l’Amazonie.