Consommation : vers une libéralisation totale de l’ouverture des magasins le dimanche ?

Consommation : vers une libéralisation totale de l’ouverture des magasins le dimanche ?

16 janvier 2021 0 Par Adrien Rimena

 

La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) a réclamé vendredi la libéralisation totale de l’ouverture des magasins le dimanche. Cette mesure devrait permettre de faire face aux pertes économiques dues à la pandémie du coronavirus.

Les commerces vont souffrir 

Le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi un couvre-feu à 18H sur l’ensemble du territoire national dès samedi et pour 15 jours au moins. Cette décision suscite des interrogations chez les commerçants et responsables de magasins qui craignent pour un impact négatif sur leurs activités. « Les courses alimentaires après 17 heures représentent à peu près 30 % du chiffre d’affaires. Il y aura du report. Dans certains cas tôt le matin, entre midi et deux. Il y aura de la livraison. Mais les commerces vont souffrir : les plus gros, les centres commerciaux, les hypermarchés, mais aussi les petits magasins d’habillement par exemple », a estimé Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui représente environ 30.000 points de vente et 750.000 salariés.

Pour éviter cette situation, « on a demandé au gouvernement de libéraliser totalement l’ouverture des magasins le dimanche pour ceux qui le souhaitent », a révélé le responsable. Selon lui, cette libéralisation totale permettrait « du point de vue sanitaire et économique de compenser » les nouvelles restrictions sanitaires annoncées jeudi par le chef du gouvernement. Ouvrir le dimanche permettrait aussi aux clients de reporter leurs achats et ainsi éviter les pics de fréquentation, le samedi notamment.

Des autorisations préfectorales ici et là

Déjà fin décembre, les différentes fédérations du commerce avaient déjà demandé d’urgence l’ouverture dominicale en janvier pour compenser la fermeture en novembre. Le rebond de la consommation, grâce au Black Friday et aux achats de Noël, n’ayant pas suffi à écouler proprement les stocks. Les commerçants ont estimé qu’au moins un quart des commerces devaient cesser leurs activités sans cette mesure. Plusieurs préfets ont alors répondu favorablement à cette requête. Parmi eux, celui de la Moselle, qui a autorisé une ouverture les dimanches 10, 17 et selon le droit local le 24, premier dimanche des soldes.

Bientôt une réforme sur le repos dominical ?

Si l’ouverture le dimanche en janvier n’est qu’une demande de court terme, la crise sanitaire actuelle pourrait en faire une exception dans un temps plus long. Ce qui va certainement pousser certains acteurs à demander une réforme plus large sur la question du repos dominical. Cet acquis social, instauré il y a près de 115 ans, a commencé à être bousculé en 1993 quand les magasins culturels comme la Fnac ont obtenu un passe-droit. Puis en 2009, il y a eu la loi Maillé, suivie des référendums d’entreprises. Enfin arriva en 2015, la loi Macron à l’origine des Zones Touristiques Internationales (ZTI), et en 2018 la grève des gilets jaunes qui a motivé l’instauration de dérogations. Notons que certaines enseignes de la grande distribution ouvrent déjà le dimanche après-midi en caisse automatique.