Surexploitation et dérèglement climatique : que faire pour les cinquante milles espèces en danger mais utiles pour l’Homme ?

Surexploitation et dérèglement climatique : que faire pour les cinquante milles espèces en danger mais utiles pour l’Homme ?

7 janvier 2023 0 Par Guillaume

Les activités liées à l’Homme engendrent la disparition d’espèces animales et végétales à un rythme inédit. Actuellement, les facteurs majeurs de déclin de la biodiversité sont la destruction des habitats naturels, la surexploitation des ressources naturelles et le braconnage. Or, savez-vous que l’alimentation et les revenus d’un individu sur cinq est liée à des espèces sauvages ? Découvrez une étude de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques sur le sujet.

Quelques chiffres sur le phénomène

On se sert de plus de dix mille espèces sauvages (animales ou végétales) dans l’alimentation humaine. Un humain sur trois se sert de bois en tant que combustible de cuisine. Comme indiqué plus haut, l’alimentation ou les revenus d’un humain sur cinq est en lien avec les espèces sauvages (ce qui représente environ 70 % de la population pauvre). En tout, ce sont près des cinquante mille espèces sauvages dont on se sert d’une façon ou d’une autre.

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques est le Giec de la faune et de la flore.

Apparu début juillet 2022, la nouvelle étude (une autre a récemment été publiée sur la valeur de la nature), qui a engagé 80 spécialistes durant quatre ans (et 200 autres acteurs), offre aussi un « résumé » de 90 pages dont le but est d’assurer l’information des pouvoirs politiques sur une utilisation durable de la nature vivante actuelle.

Trois dangers majeurs pour les espèces : surpêche, surchasse, surcueillette

Depuis une vingtaine d’années, l’utilisation des espèces sauvages est en nette hausse. Et cela engendre des déséquilibres. Ainsi, des chiffres récents dévoilent que près de 34 % des ressources de poissons sauvages sont victimes de la surpêche, tout dépendant de la zone concernée et du contexte. Par exemple, le nombre de thons rouge de l’Atlantique a été restauré. Désormais, la pêche reprend normalement son cours. Par contre, il y a un réel risque pour 449 espèces de requins et de raies (ce qui représente 37,5 % de la totalité des espèces pour ces animaux) à cause du phénomène de la surpêche incidente (captures accidentelles) ou directe.

L’Ipbes ne se penche pas seulement sur la faune. Ainsi, la déforestation et la surexploitation menacent quant à eux 12 % des espèces d’arbres de la plus grande forêt au monde, l’Amazonie. L’exploitation de multiples plantes se révèle être excessive. Cela est encore plus vrai pour les cactées ou les orchidées, dont la cueillette est trop conséquente. La surchasse touche pour sa part 1 341 espèces sauvages de mammifères.

Le commerce illégal va au-delà de la somme faramineuse de 199 milliards de dollars chaque année (ce qui équivaut à 196 milliards d’euros), les poissons et les arbres représentant le pourcentage le plus élevé. Enfin, le dérèglement du climat actuel, une demande accrue (causée par la surpopulation avec plus de 8 milliards d’être humains sur la planète) et des progressions technologiques potentialisant l’exploitation vont aggraver le phénomène. Le vivant a malheureusement beaucoup de soucis à se faire.

Quelles mesures pour protéger ces espèces ?

Pour la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, les contextes les plus positifs demandent des réglementations plus poussées, avec une harmonie aux niveaux local, régional, national et mondial. Une évaluation plus poussée des conditions locales pour qu’elles soient validées est aussi nécessaire (ce qui peut engendrer un souci de cohésion générale …) ou pour mettre en place des modifications de normes ou de préférences culturelles.

L’Ipbes recommande aussi une meilleure équité de la distribution des coûts et profits, une intégration optimale des pratiques et savoir-faire des peuples indigènes … Des décisions importantes à ce sujet ont été prises durant la 19ème Conférence sur la vie sauvage s’étant déroulée en Amérique du Sud au Panama, dans la capitale du même nom, en novembre.

Selon le plus récent rapport du WWF, les espèces sauvages ont décliné de 69 % depuis 1970. Par exemple, en trente ans, près de 80 % des gorilles des plaines en République démocratique du Congo ont disparu. Idem pour les éléphants de forêts du continent africain, où le pourcentage grimpe à 86 %. Les deux causes majeures de ce déclin sont le braconnage et le commerce illégal.

En Nouvelle-Calédonie, un mammifère marin du nom de dugong, a vu son nombre divisé par deux en à peine dix ans. Le braconnage, les captures accidentelles, la pollution, les collisions avec les navires et le dérèglement du climat représentent des menaces majeures pour lui. Or, si on protège la nature, elle sait renaître de ses cendres et se reconstruire. Il est temps d’agir pour protéger la faune et la flore, tant au niveau individuel que collectif !