Trois effets importants et visibles des canicules

Trois effets importants et visibles des canicules

6 octobre 2023 0 Par Guillaume

Une étude met en évidence les remarquables capacités de la “Terra preta”. Les canicules en cours ont des conséquences majeures et visibles sous trois angles. Il ne faut pas minimiser l’impact de la canicule actuelle, qui arrive tardivement : sa puissance et sa persistance fragilisent les écosystèmes, altèrent le paysage montagneux, perturbent nos industries et exacerbent davantage la crise de l’eau à laquelle nous faisons déjà face.

La chaleur impacte les terres, la nature et l’industrie

L’épisode de chaleur du mois d’août se démarque par sa prolongation et son intensité, en particulier à cause de la série de températures exceptionnellement élevées qui se sont succédé, avec des pics dépassant les 40 °C pendant cinq jours dans les régions du sud-est et du sud-ouest.

À titre d’exemple, à Lyon, la séquence de six jours consécutifs avec des températures maximales supérieures à 36 °C, commençant le 17 août, est sans précédent en termes de durée, d’après les données de Météo France. Une suite de journées caractérisées par une chaleur extrême a un impact sur les écosystèmes, l’agriculture, l’approvisionnement en eau et les secteurs industriels.

Fonte conséquente de la neige et de la glace en montagne

Durant la nuit du 20 au 21 août, à Payerne en Suisse, l’isotherme de 0 °C a été enregistré à une altitude de 5 299 mètres, établissant ainsi un nouveau record absolu, dépassant les 5 184 mètres enregistrés en juillet 2022. La signification de cette mesure réside dans le fait que la température de 0 °C a été atteinte à une altitude supérieure à 5 200 mètres, ce qui implique un phénomène extrêmement rare : le sommet du Mont-Blanc a connu une température positive. Dans un contexte de fortes chaleurs et de risques de chutes de pierres, la préfecture de Haute-Savoie a même recommandé aux alpinistes de différer leurs ascensions cette semaine. D’après le glaciologue Mélaine Le Roy, dans le massif des Écrins, quatre refuges de montagne ont été contraints de fermer en quelques jours en raison des conditions d’accès périlleuses. Actuellement, les refuges de Châtelleret, Selle, Pelvoux et Sélé ne sont pas accessibles au public en raison des risques naturels liés à la chaleur des semaines précédentes, tels que les risques d’inondations éclairs, les chutes de roches et la fragilité de la glace.

En Savoie, la fonte considérable du glacier de la Mahure a engendré une augmentation du débit du ruisseau du Grand-Pyx, au point qu’une passerelle fréquemment empruntée par les randonneurs a été emportée par les eaux. Lorsqu’on les observe depuis le ciel, les Alpes semblent presque totalement dépourvues de neige.

L’accès à l’eau est un souci

Le récent rapport hydrogéologique du BRGM met en évidence un point essentiel : “la situation en détérioration progressive des nappes phréatiques persiste. Elle demeure préoccupante sur une vaste portion du territoire, avec 72 % des niveaux des nappes situés en dessous des moyennes mensuelles”. Plus de 80 municipalités en France sont confrontées à une pénurie d’eau potable et sont ravitaillées au moyen de camions-citernes et de bouteilles d’eau.

En plus de la diminution des réserves d’eau, le fonctionnement des centrales nucléaires devient de plus en plus complexe. Ces derniers jours, EDF a émis plusieurs alertes concernant la centrale nucléaire de Bugey, située dans l’Ain. Les températures élevées réchauffent les cours d’eau, qui sont utilisés par les centrales nucléaires pour leur système de refroidissement. Cependant, cette action contribue également à augmenter la température des cours d’eau, ce qui accroît le danger pour la faune aquatique. En réponse à cette situation, le gouvernement a demandé ce lundi à 15 sites industriels sur 50 de réduire de manière significative la quantité d’eau prélevée pour leurs opérations. Cette initiative découle du plan eau annoncé en mars dernier.