De plus en plus de pluies extrêmes en montagne

De plus en plus de pluies extrêmes en montagne

14 septembre 2023 0 Par Guillaume

Il devient de plus en plus clair que le changement climatique joue un rôle de plus en plus prééminent dans la survenue des phénomènes climatiques dits extrêmes. Ces derniers incluent non seulement les périodes de sécheresse, mais aussi les ouragans et les précipitations intenses. Toutefois, son impact semble être particulièrement prononcé dans les régions montagneuses, où les chutes de neige laissent progressivement place à des précipitations sous forme de pluie en raison de l’élévation des températures.

Cette transition entraînerait des conséquences significatives dans ces environnements spécifiques. En effet, les montagnes, à l’origine conçues pour accueillir d’importantes accumulations de neige, se révèleraient désormais très vulnérables face aux précipitations exceptionnelles.

Selon un article apparu dans Nature récemment, les précipitations d’une intensité extrême sont désormais encore plus probables en altitude dans les régions qui étaient historiquement caractérisées par des chutes de neige abondantes.

Les experts misent sur des stratégies d’adaptation « robustes »

Des scientifiques ont conclu que le réchauffement climatique induira des épisodes de pluies intenses dans les zones de haute altitude. Ces conclusions émergent de cette fameuse étude apparue dans la revue Nature. Selon les chercheurs, ces précipitations pourraient même prendre le pas sur les chutes de neige.

Une équipe d’experts établis aux États-Unis a exploré les conséquences du changement climatique sur les schémas de précipitations. Ils ont analysé des données provenant d’observations couvrant la période de 1950 à 2019, ainsi que des projections pour les années à venir jusqu’en 2100. Ils se sont particulièrement intéressés aux régions d’altitude, situées au-delà de 2 000 mètres, qui actuellement sont caractérisées par des chutes de neige. Néanmoins, à mesure que le climat se réchauffe, ces régions tendent à connaître un remplacement des chutes de neige par des précipitations sous forme de pluie.

Les zones d’altitude : des points sensibles

La principale conclusion tirée de ces recherches met en évidence que l’accroissement des précipitations intenses dans les régions de haute altitude de l’hémisphère nord est accentué à un taux moyen de 15% par degré de réchauffement climatique. Cela représente presque le double de l’augmentation attendue dans les régions de plaine, selon les estimations des auteurs. Ils soulignent que leurs résultats indiquent clairement que les zones d’altitude constituent des points sensibles vulnérables aux risques futurs associés aux phénomènes de précipitations intenses, ce qui nécessite la mise en place de stratégies d’adaptation solides.

En pratique, l’étude recommande l’intégration de l’augmentation des pluies intenses dans la conception et la réalisation d’infrastructures telles que les barrages, les routes et les voies ferrées. Elle propose également d’affiner les évaluations des risques de glissements de terrain en tenant compte de ce facteur.

Les montagnes de l’ouest américain plus fragiles

Bien que l’ensemble des chaînes de montagnes soit touché par ce changement, certaines paraissent plus enclines à faire face à une probabilité accrue d’épisodes de précipitations intenses d’ici la fin du siècle. Cela se manifeste principalement dans les montagnes d’Amérique du Nord localisées le long de la côte pacifique, telles que les Cascades et la Sierra Nevada. En revanche, les Rocheuses ou les Alpes devraient être moins durement touchées. Cette différence de situation est attribuée au fait que les montagnes de l’ouest américain connaissent actuellement des températures légèrement inférieures à 0 °C. Par conséquent, elles sont davantage sensibles à de légères fluctuations de température, lesquelles peuvent entraîner un changement des précipitations de la neige vers la pluie, contrairement aux montagnes où les températures plus basses offrent une plus grande marge de manœuvre.

Les auteurs de l’étude ont espoir que ces nouvelles données seront intégrées dans les modèles climatiques des zones montagneuses. Ils insistent également sur l’urgence de développer des infrastructures spécifiques dans ces régions, afin de protéger les populations contre les risques naturels croissants qui accompagneront inévitablement cette transformation des schémas de précipitations.